Retour sur une étape de la restauration de cette commode, redonner vie à un détail discret mais essentiel.

Un mécanisme d’ouverture discret et raffiné.
Parmi les étapes marquantes de la restauration de cette commode en noyer de style Louis-Philippe, la reprise du tiroir sous-marbre1 a tenu pour moi une place particulière.
Fidèle à l’esthétique épurée du XIXᵉ siècle, ce tiroir ne possède aucune quincaillerie en façade. Pour l’ouvrir, il faut d’abord entrouvrir le tiroir situé juste en dessous, puis glisser les doigts sous sa façade pour le tirer. Un geste simple, presque secret, qui illustre le raffinement fonctionnel des ébénistes de l’époque.
Une baguette moulurée presque disparue.
Lors de mon intervention, j’ai constaté que la petite baguette ceinturant les traverses hautes de côtés, puis se prolongeant sous le tiroir était totalement absente.
Il n’en restait qu’une quinzaine de centimètres, les 90 % restants ayant disparu avec le temps et les usages. Cette lacune rompait l’harmonie des lignes et affaiblissait le caractère du meuble, tant cette moulure me paraît essentielle à son équilibre visuel.
Reproduction fidèle et respect des techniques traditionnelles.
J’ai entrepris de reproduire à l’identique la partie manquante, en choisissant un noyer dont le veinage et la teinte se marieraient parfaitement avec le bois d’origine.
J’ai façonné le profil avec précision, puis je l’ai ajusté et fixé dans le respect des techniques traditionnelles
Conclusion.
Au-delà d’une simple réparation, cette étape m’a permis de rétablir l’intégrité esthétique et fonctionnelle de la commode, tout en préservant ce petit rituel d’ouverture discret qui fait tout le charme du tiroir sous-marbre.




- « Tiroir sous-marbre » est un terme que j’emploie personnellement pour désigner un tiroir placé directement sous le plateau en marbre d’une commode. ↩︎